vendredi 2 août 2013

"Par qui on commence ?" (5)



Le lendemain matin, je me réveille en pleine forme. Un peu déboussolée tout d'abord, j'observe Léa qui dort comme un bébé à mes côtés. Ses boucles noires tombent sur son visage et j'entends à sa respiration qu'elle est encore profondément endormie, au chaud dans sa longue chemise de nuit. Je lui remets la couette sur elle, moi qui était blottie dedans pendant une grande partie de la nuit au chaud contre elle. Je me lève sans bruit, sors de la pièce et ferme la porte derrière moi. Etienne est assis dans le canapé, déjà habillé, en train de lire un prospectus sur la ville de Bruges. Il sourit en me voyant arriver. Sans un mot, il pose son prospectus sur la petite table et me prends dans ses bras. Toute au chaud contre lui, je lui demande s'il a bien dormi.

- Mais oui, et toi ? Tu t'es calmée rapidement après ton caprice d'hier soir ?

- Euh ... oui, j'ai bien dormi. J'ai piqué la couette à Léa toute la nuit, j'ajoute avec un grand sourire, pour passer à autre chose.

- Bien essayé, jeune fille, dit-il en souriant du coin de la lèvre. Mais je ne veux plus voir un caprice comme celui d'hier soir, c'est bien compris, ça ?

- Mais oui, pourquoi tu reparles de ça, je me suis excusée hein ..., je réponds, penaude.

- Bien sûr, ma puce, je sais. Je te préviens juste que c'est la dernière fois que tu te donnes en spectacle de cette manière, parce que si jamais tu t'avises de recommencer, ça sera encore plus fort et cette fois je te laisserai pleurer toute seule dans ta chambre, et il n'y aura pas Léa pour te consoler.

- D'accord, j'ai bien compris, on peut passer à autre chose maintenant ? 

Il me regarde dans les yeux. Il jubile. Il passe du regard sérieux au sourire illuminé. Je l'embrasse sur la joue. Il me dit "Oui ma puce, on passe à autre chose" au creux de l'oreille. J'ai gagné. 

- Il est où, Philippe ?, je demande.

- Parti acheter des croissants pour sustenter deux charmantes créatures aux fesses rouges !

- Super drôle ! ... ben on fait quoi en attendant ?

- Tu pourrais aller te doucher, je pense que toutes ces émotions ça a dû se traduire d'une façon charmante dans ta culotte, n'est-ce pas ?

- Mais Etienne !, je dis en le repoussant. 

Je n'aime pas quand il est cru comme ça. Mais je crois que mes réactions outrées lui plaisent.

- Quoi, je n'ai pas raison ?

- ...

- Je te parle, tu peux répondre ? 

Bon. Pas de fessées à l'horizon mais il est agaçant quand même avec ses questions.

- Ouais ben je sais pas, la nuit je dors, tu sais, pas comme d'autres ... 

- Donne-moi tes mains !

- Heeein ? Ca ne va pas ?! Qu'est-ce qui te prend ?

- Donne-moi tes mains. Je ne le répète pas. 

Je lui tends mes mains. J'ai peur de comprendre. Il les porte à son nez. J'ai un mouvement de recul mais il tient mes mains fermement. Il sent mes doigts. Me regarde fixement. Puis éclate de rire.

- T'es vraiment une petite sale, hein ! Allez file te laver avant que je te récure l'arrière-train avec ma ceinture, ajoute-t-il en me levant de ses genoux avec une tape sur les fesses.

Je m'enfuis dans la salle de bain en riant.

...

La douche bien chaude me fait du bien. Elle élimine les restes de honte, de fessées, de punitions, de transpiration, d'émotions, d'excitation de la veille... et fait place neuve pour en accueillir de nouvelles ! En sortant de la douche, j'observe longuement mes fesses. Elles sont redevenues roses. Ca m'énerve. J'ai toujours les fesses qui rougissent très vite, mais elles re-blanchissent en une nuit. J'ai des fesses magiques. Je suis interrompue par des *toc toc* à ma porte et la voix de Philippe :

- Claire ! Pas trois heures s'il-te-plaît, il faut de l'eau pour tout le monde !

Eho pépé, il se calme, hein, je suis déjà sortie en plus.

- J'ai rien entenduuuuu ?

- Ouais ouais, je sors, t'inquiètes !

Je me dépêche d'enfiler une robe, je me sèche les cheveux et je sors de la salle de bain. Philippe a mis la table du petit-déjeuner(*) : jus d'orange, café, croissants, des sortes de petits pains étonnants, et du lait. Philippe, depuis la table, crie :

- Léaaaaaa, tout le monde t'attend pour manger, dépêche-toi un peu !

Pas de réponse. Je n'ai jamais vu quelqu'un qui dormait autant, ça va faire presque douze heures qu'elle dort !

- Léa, dépêche-toi ou je viens te chercher, dit Philippe.

- Oh mais fais pas chier, je me lève, là, ça va !, retentit une voix énervée.

Philippe se lève d'un bond. Il pousse sa chaise qui manque de se renverser et marche rapidement jusqu'à notre chambre. Il ouvre la porte, reste immobile et crie :

- Qu'est-ce que tu viens de dire ?!

De là où nous sommes, ni Etienne ni moi ne voyons Léa, car Philippe se tient dans l'embrasure de la porte. 

- Tu répètes immédiatement !

La petite voix de Léa se fait entendre.

- Je t'ai dit ... de pas me faire chier ... parce que ... j'étais en train de me lever ...

Tout à coup, il fonce sur elle et ... nous ne voyons rien. Par contre, on entend tout. Le "non non, pardon !" de Léa, les claques sur ses fesses que l'on devine nues, régulières, rapides, fortes, qui résonnent... Une fessée dans l'intimité de la chambre. Je n'ai pas eu cette chance, moi ! Je crois qu'Etienne est plus sévère que Philippe, finalement. La fessée prend enfin fin. On n'entend plus un bruit, à part Philippe qui d'un coup dit :

- Allez, lève-toi. 

Il entre à nouveau dans le salon, tenant sa protégée par la main et lui dit :

- Tourne-toi pour qu'Etienne et Claire voient tes fesses toute rouge de fille insolent.

Tandis qu'elle se tourne, Philippe lui remonte la chemise de nuit et baisse sa culotte, à moitié enroulée d'avoir été, sans aucun doute, remise rapidement par la jeune femme. 

- Claire ! Approche-toi, me lance-t-il.

Je me lève et regarde de près les fesses de Léa. C'est vrai qu'elles sont toutes rouges. Uniformément.