lundi 17 mars 2014

S'abandonner.


Comme un enfant que l'on console parce que la fête est terminée, tu m'as assise sur tes genoux et tu m'as prise dans tes bras. 

J'avais les fesses encore chaudes de la dernière raclée, quelques traces de lanières de cuir vite dissipées, une belle couleur rouge. Aujourd'hui, pas un seul petit bleu à observer dans le miroir ! Mais même si mon séant n'en porte plus les marques, nos folies restent ancrées en moi et chaque pensée qui m'y ramène réveille des parties secrètes de mon corps.

Tu m'as assise sur tes genoux. J'ai blotti mon visage dans ton épaule pour pleurer. Tu m'as répété que nous deux, c'était pour longtemps. Depuis tes bras, j'ai regardé le lit défait, vestige d'une nuit un peu agitée, chaque lieu où tu m'as punie, fouettée, fessée, corrigée, caressée, embrassée, et d'autres choses qui ne regardent personne à part nous et les murs protecteurs.

Tu m'as dit qu'on aura plus de temps pour nous la prochaine fois. Plus de temps pour l'obéissance, plus d'espace pour la jouissance. J'ai regardé l'endroit où, près de la fenêtre, tu as attrapé ma chevelure de provocante pour m'amener sur ce morceau du lit et me cingler avec force et amour jusqu'à ce que je m'excuse d'être désobéissante - et d'aimer t'agacer, pour mieux sentir cet élan de sévérité lorsque tu mets à nu ma partie charnue et que tu me corriges comme bon te semble, sans te soucier de mes gémissements rageurs ou excités. Ou les deux, parfois.

Tu m'as dit qu'il ne fallait pas être triste de se quitter un peu pour mieux nous retrouver ensuite. Tu as passé ta main sur ma joue pour essuyer mes larmes. Alors, j'ai ravalé mon chagrin, je t'ai laissé partir, retourner à ta voiture et à ta vie, sans me retourner pour te regarder. Chaque souvenir que j'ai de toi est intact dans ma mémoire, depuis le premier jour où nous nous sommes rencontrés.


Je t'aime, mon amant terrible. 

dimanche 2 mars 2014

Divine morsure.

Nous deux, à table. Dans un appartement, loin des regards, silencieusement, nous mangeons.

L'ambiance est un peu lourde, nous nous sommes disputés "pour de vrai" à cause d'une histoire de discrétion, une main un peu baladeuse au cinéma.

Pardon si j'ai envie de toi ... !

- Mais enfin, je crois que tu ne te rends pas bien compte ! On peut jouer avec les regards, les mots cachés dans la rue, mais ta main sur ma ... sur mon ..."

- Sur ta queue ?

Tu me regardes avec tes beaux yeux fâchés.

- Arrête de chercher ! Oui, sur ma queue, on ne fait pas ça en public, même si c'est dans le noir. Tu es inconsciente et ça ne m'amuse pas. 

Je suis de mauvaise humeur. Je me sens humiliée.

Je me lève et te lance :

- Tu sais quoi ? J'aurais dû toucher la queue de mon voisin de gauche. Je suis sûre qu'il aurait réagi différemment. 

Tu te lèves d'un bon et m'attrapes le bras avec force. 

- Mais lâche-moi ! Je croyais que tu ne voulais pas me toucher !

- Idiote, je vais te faire comprendre, moi !

Tu m'amènes, tu me traînes, même, devant le lit.

Tu m'immobilises sur le ventre tandis que tes mains déboutonnent mon pantalon. Je me débats, t'envoie quelques coups et ... te mords. 


- Aïe ! 


Tu t'écartes brusquement en regardant ton poignet.

- Qu'est-ce que tu viens de faire ?! Tu te rends compte que ça fait mal ?

Je ne réponds rien. La culpabilité est en train d'envahir chaque parcelle de mon corps à grande vitesse.

- Je ...

- Tu m'as fait mal !

- ... Je suis désolée, je ne voulais pas te faire mal.

J'ai les larmes aux yeux. 

- Lève-toi ! Je vais te donner une raison de pleurer moi.

A moitié déboutonnée, je me lève et me place devant toi. Je mets d'instinct mes mains derrière mon dos, comme pour te montrer mon obéissance à partir de cet instant précis. 

- Enlève tes lunettes.

Je m'exécute. Tu me gifles. Cinq fois. Très fort. Je ne bronche pas mais je pleure doucement.

Tu défais complètement mon pantalon et le tire jusqu'aux chevilles. Ma culotte ne tarde pas à le suivre. 

Tu me places à nouveau sur le lit, sur le ventre, en m'ordonnant de garder mes mains derrière le dos. 

J'entends ta boucle de ceinture se défaire et mon coeur s'accélère.

Tu tiens alors mes poignet d'une main et commence à me cingler de l'autre, sans fessée au préalable, sur mes fesses blanches et encore un peu froides d'avoir marché dehors.

La douleur est très vive mais je serre les dents.  

Je ne crie pas. Je garde tout en moi. Sauf les larmes, toujours sans bruit, qui coulent comme ...

Comme l'excitation que je ressens à sentir se défouler ta violence sur mon cul.

Continue à me frapper, arrête j'ai mal, continue j'en jouis ...

Après une éternité de ces coups, comme une morsure vive sur ma chair, tu t'arrêtes et balance l'instrument sur le sol. 

Tu t'allonges sur mon dos.


Mes larmes se calment tandis que tu m'embrasses le cou, les cheveux, les bras. 

Tu caresses mes fesses.


Je sens tout à coup la nudité de tes cuisses contre les miennes. Ton pantalon a été défait rapidement, en silence.

Alors, je sens ton corps entrer dans le mien ...

... et ta voix qui me dit :

- C'est donc ça que tu attendais ?



( Oui. )