dimanche 11 août 2013

"Etienne et Claire"

Deux jours rien que pour eux. Ils l'avaient prévu depuis longtemps. Chacun de leur côté, dans leur vie assez différente, ils s'étaient organisés pour pouvoir se libérer un week-end, le temps de respirer ensemble, d'avancer encore dans cette histoire qu'ils avaient démarrée quelques mois avant, et dans laquelle ils se sentaient bien tous les deux. 

Lorsqu'ils passaient du temps ensemble, quelques heures, une après-midi, une journée, ils étaient hors du monde, déconnectés de leur vie de tous les jours, et se consacraient pleinement l'un à l'autre. Les rencontres étaient prévues parfois assez à l'avance, parfois au dernier moment, mais tout sembler toujours ne s'être jamais arrêté quand ils se voyaient. Les règles établies entre eux, leur fonctionnement, leurs interdits, leurs discussions étaient toujours présentes, et les malentendus étaient très rares et se réglaient d'eux-mêmes.

Ils avaient choisi un endroit neutre, un hôtel paisible situé quelque part entre leurs deux villes, dans une région calme, sauvage et où ils seraient au calme pour s'isoler un peu. Ils avaient prévu de se retrouver à la gare. L'un en voiture, l'autre en train. Ils devaient arriver au même moment, en fin de matinée. 

Claire arriva la première. Comme à son habitude, Etienne avait un peu de retard et elle en profita pour aller se rafraîchir dans les toilettes d'un café environnant. Elle se passa de l'eau sur son visage, se recoiffa un peu - après s'être endormie dans le train, cela s'avérait nécessaire - et vérifia qu'elle était propre, qu'elle sentait bon et qu'elle était "présentable". 

Etienne l'appela sur son portable pour la retrouver. Il attendait devant la gare. Elle alla le rejoindre, il la pris dans ses bras et les retrouvailles durèrent quelques minutes. Il mit son sac dans le coffre de la voiture et il partirent chercher leur hôtel, à quelques kilomètres de là. 


* * *

- Attends, arrête ! Ca va pas.

Elle était couchée en travers de ses genoux, dans leur chambre assez spacieuse. Fesses nues, culotte aux chevilles et jean tombé sur le sol, elle était en train d'être copieusement fessée - la traditionnelle fessée de bienvenue pour se dire bonjour et se rappeler qui commande - quand elle prononça cette phrase. 

Il arrêta immédiatement sa main, sur le point de corriger les rondeurs de la belle. Il n'y avait pas de mot de passe établi entre eux car ils savaient tous les deux qu'au moindre problème, il le sentirait tout de suite et s'arrêterait. C'est ce qu'il fit. Il la releva mais elle tomba à genoux devant lui. 

- J'me sens pas bien.

Elle appuya sa tête sur les genoux d'Etienne. Il sentit qu'elle s'affaiblissait. 

- Il faut que tu me cherches du sucre, c'est de l'hypoglycémie, j'en ai dans mon sac.

Il l'aida à se coucher sur le sol et fouilla dans le sac de Claire.

- C'est où ?! je trouve pas !

Il était un peu inquiet et agacé. Ca lui arrivait souvent, ce genre de crises et il n'aimait pas ça.

- Dans la poche derrière ... y'a des morceaux de sucre. Dépêche ...

Il attrapa deux morceaux et lui fit avaler. Il lui amena un peu d'eau et lui leva les jambes. Elle reprit un peu de couleurs. 

- T'as mangé ce matin ?

- Non, 'pas eu le temps.

- Mais putain, Claire !

Elle savait qu'elle allait se faire engueuler. 

- Bon, on va aller manger et après on va reprendre cette discussion et je vais te faire passer l'envie de sauter ton petit-déj'. Je suis très sérieux, ça m'énerve vraiment ça. Allez, remets ta culotte, on va manger un morceau.

(à suivre)