dimanche 24 novembre 2013

"Lettre."

Parfois, la femme qui est en moi et qui étouffe derrière la mioche pas sage veut sortir et s'exprimer. 
Et ça donne ça.
Mais promis, pour le prochain récit, on reviendra aux bons vieux classiques :) ...


Cher ami, cher amant, cher Vous, 


        Il me prend parfois l'envie, voyez-vous, que votre force surpasse la mienne. Que vous, l'homme qui agite mes pensées depuis des mois, maintenant, que vous ayez le courage et la volonté d'attraper mes cheveux comme on saisit un torchon, ou une touffe de mauvaises herbes que l'on souhaite arracher à la terre. 

         Je veux, ensuite, que vous me traîniez, sans ménagement, même si je dois vous suivre en trébuchant sur le sol, en tombant un peu à genoux, en me tenant à vous pour me relever, et que vous me balanciez sur le lit. 

         Je désire être mise sur le dos, visage contre le vôtre, vous au-dessus de moi, aspirant vos remontrances comme on accepte une caresse, ou comme on se protège d'une agression en fermant un peu les yeux. Une gifle sur ma joue pour vous faire comprendre. Pour me faire comprendre que c'est à vous que j'obéis. Je ne suis pas votre soumise. 

         Je vous ordonne même de mon regard de me retourner et de plaquer mon torse contre le lit, poitrine et visage écrasés sur le tissus. 

         Déshabillez-moi, faites-moi honte, maintenant. Posez-moi les questions que je n'aime pas et qui me font rougir. Débrouillez-vous comme vous l'entendez, mais ne me faites pas sentir séduisante, pas tout de suite. Je ne veux pas. 

         Quand vous entrerez dans mon corps, là, oui, la honte sera proscrite.Je n'aurai jamais honte de vous offrir mon corps de cette façon et je vous demande de ne pas la provoquer. J'ai besoin de vos mots doux et rassurants quand vos mains se promènent sur mon corps. 

         Mais lorsque c'est l'heure de la punition, dites-moi ce que vous voulez et rougissez-moi. Je vous laisse les clefs de mon corps. 

Je vous aime.